Permis miniers à Madagascar : guide pour les investisseurs

Image montrant un mineur malgache et le texte superposé expliquant les permis miniers de Madagascar

Pour créer une entreprise minière à Madagascar, le nouveau Code minier (Loi n° 2023- 007) prévoit un processus descriptif impliquant divers permis, obligations et organismes administratifs.

L’objectif principal du nouveau code est de renforcer le rôle de l’État et des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD), et d’assurer une gestion durable des ressources naturelles, notamment en valorisant les minéraux tout en préservant l’environnement et en tenant compte des générations futures.

Admissibilité à l'exploitation

Pour acquérir et détenir des permis ou autorisations minières, une entité doit être une personne physique de nationalité malgache ou une personne morale de droit malgache.

Les personnes morales doivent avoir au moins un représentant légal résidant à Madagascar.

Les personnes physiques ou les administrateurs de sociétés dont le permis a été retiré ne sont pas admissibles pendant trois ans.

Types de permis et d'autorisations minières

Le Code Minier de Madagascar définit plusieurs types de permis et d’autorisations en fonction de la nature et de l’ampleur des activités minières.

Il existe d’abord les Permis Miniers (Permis Miniers), qui comprennent différentes catégories.

  • Le Permis de Recherche (PR) permet aux entreprises ou aux particuliers d'explorer et d'étudier des zones à la recherche de ressources minérales potentielles.
  • Le Permis d'Exploitation (PE) donne le droit d'extraire effectivement des minéraux une fois qu'un gisement a été confirmé.
  • Il existe également un permis spécial appelé Permis Réservé aux Exploitants Artisanaux (PREA), conçu spécifiquement pour les petits exploitants utilisant des méthodes simples.

Outre celles-ci, le code comprend d’autres autorisations.

  • L'Autorisation Minière d'Exploitation Artisanale (AMEA) permet aux particuliers d'exercer légalement une activité minière artisanale. Chaque autorisation couvre jusqu'à quatre carrés miniers. Elle est valable six mois et peut être renouvelée une fois pour six mois supplémentaires. Pour obtenir l'autorisation, les demandeurs doivent soumettre un plan d'engagement environnemental. La production peut être commercialisée légalement. Pendant sa validité, l'AMEA peut être convertie en Permis Réservé aux Opérateurs Artisanaux (PREA).
  • Il existe également une autorisation spécifique, appelée « kara-bolamena » (carte d'or), applicable aux activités d'orpaillage. Il s'agit d'une autorisation individuelle d'orpaillage, valable un an, délivrée par la commune. Il ne s'agit pas d'un permis d'exploitation minière et elle est incessible.

Aperçu des permis miniers à Madagascar

AspectPermis miniersAutorisation d'exploitation artisanale (AMEA)
Échelle des opérationsÀ grande échelle ou semi-industrielÀ petite échelle
Méthodes d'extractionTechniques industrielles et semi-industriellesMéthodes manuelles et à faible technologie
Droits légauxComprend l'exploration, l'évaluation des ressources, l'extraction, le traitement et les ventes commercialesLimité à l'extraction et à la collecte de surface
Niveau d'investissementUn capital important est requisInvestissement minimal

Le processus d'obtention d'un permis minier 

Parcours PR vers PE pour les opérations commerciales

Le processus commence souvent par une réservation exclusive, suivie d’une recherche, puis d’une exploitation potentielle.

Étape 1 : Réservation d'une zone d'exploration exclusive (AERP)

La première étape consiste à demander une autorisation qui donne le droit d’explorer une zone spécifique à la recherche de minéraux.

Cette autorisation, appelée Autorisation de réservation de périmètre exclusif (AERP), permet à son titulaire de rechercher des minéraux dans une zone limitée ne dépassant pas 2 500 kilomètres carrés.

La demande est adressée au Bureau du Cadastre Minier de Madagascar (BCMM) et implique le paiement d’une redevance calculée en fonction de la superficie de la zone. 

Cependant, toutes les zones ne sont pas disponibles : les zones protégées, les zones déjà couvertes par des permis miniers ou les zones sous d’autres demandes sont exclues.

L'autorisation est valable trois mois seulement et ne peut être renouvelée. Elle ne peut être ni transférée ni vendue à un tiers.

Avant l'expiration de l'autorisation, le titulaire peut demander un permis d'exploitation minière en bonne et due forme, soit un permis de recherche, soit un permis d'exploitant artisanal, pour poursuivre ses activités dans la zone.

Étape 2 : Obtention d'un permis de recherche (RP)

Une fois la zone d’exploration sécurisée, l’étape suivante consiste à demander un permis de recherche (PR).    

Ce permis confère à son titulaire le droit exclusif de rechercher et d'étudier les ressources minérales dans la zone sélectionnée. Il autorise également la construction d'une petite usine pilote à des fins d'essais.

La demande est soumise au BCMM, en utilisant un formulaire standardSi le candidat a déjà été titulaire d'un AERP, celui-ci doit être joint à la demande. Les candidats doivent également soumettre un programme de travail et un plan financier prouvant qu'ils disposent des capacités techniques et financières nécessaires pour mener à bien la recherche.

Les demandes sont traitées selon le principe du « premier arrivé, premier servi », sauf si la zone a été attribuée par appel d’offres.

Le ministère des Mines rend sa décision dans un délai de soixante jours ouvrables, sous réserve que tous les documents soient complets et que le demandeur remplisse les conditions d'éligibilité. En cas de rejet, le refus doit être motivé et notifié dans le même délai.

Un permis de recherche est valable cinq ans. Il peut être renouvelé deux fois, pour trois ans supplémentaires. Cependant, à chaque renouvellement, le titulaire du permis doit réduire la superficie de la zone d'au moins 25%, en choisissant les parties qu'il souhaite conserver, à condition que la zone restante reste continue. La superficie maximale autorisée pour un permis de recherche est de 5 000 kilomètres carrés.

Ce permis est assorti d'obligations financières. Les titulaires doivent investir un montant minimum dans les activités de recherche, calculé en fonction d'un montant fixe et de la superficie de la zone.

Si ces exigences ne sont pas respectées, la superficie du permis peut être encore réduite lors du renouvellement.

En détenant un PR, l'entreprise peut utiliser les minéraux extraits pour des tests en laboratoire, des échantillons de marché ou des essais industriels. 

Le permis donne également le droit de demander ultérieurement un permis d'exploitation (PE), ou un permis d'exploitant artisanal (PREA) si le titulaire du PR est de nationalité malgache. 

Durant toute la période, aucun autre droit minier ne peut être accordé dans la zone autorisée.

Étape 3 : Obtention d'un permis d'exploitation (PE)

Le permis d'exploitation (PE) confère à son titulaire le droit exclusif d'extraire et de traiter les ressources minérales dans une zone définie. Il autorise également la poursuite des activités de prospection et de recherche dans ce même périmètre, conformément aux règles définies dans le cahier des charges minier officiel.Cahier des Charges Minières – CCM).

Un PE peut être obtenu en convertissant un permis de recherche (PR) ou un permis d'exploitant artisanal (PREA) valide.

Pour demander la conversion d'un permis de résidence permanent en permis d'établissement public, le demandeur doit soumettre un formulaire standard, un rapport d'étude de préfaisabilité et des rapports d'activité réguliers de la phase de recherche. Pour le renouvellement d'un permis, une étude de faisabilité complète est requise.

Le permis d'exploitation est valable 25 ans. Il est renouvelable une fois pour 15 ans supplémentaires, mais des renouvellements supplémentaires sont possibles sous certaines conditions. La superficie maximale autorisée par un permis d'exploitation est de 500 kilomètres carrés.

Une EP couvre généralement jusqu'à cinq substances minérales, mais ce nombre peut être étendu à dix si de nouvelles ressources sont découvertes. Dans ce cas, l'entreprise doit mettre à jour son plan minier et soumettre des documents environnementaux supplémentaires pour approbation.

Le permis accorde le droit de construire les infrastructures nécessaires, d'utiliser le bois et l'eau locaux (avec l'accord du propriétaire foncier) et d'extraire les matériaux de carrière si nécessaire pour les activités minières, à condition qu'une compensation équitable soit versée au propriétaire foncier.

Les sociétés minières intégrées sont également autorisées à transporter, concentrer, traiter, raffiner et transformer les minéraux entièrement à Madagascar.

Pour garantir la transparence, les entreprises intégrées doivent tenir des registres financiers distincts pour les activités d’extraction, de traitement et de vente.

Obtention d'un Permis d'Exploitation Artisanale (PREA)

Le Permis Réservé aux Exploitants Artisanaux (PREA) permet aux Malgaches, à titre individuel ou collectif, de mener des activités de prospection, de recherche et d'exploitation minière à petite échelle, en utilisant des méthodes artisanales ou des équipements mécaniques légers. Ce permis est spécifiquement conçu pour soutenir les exploitants locaux.

Le titulaire d'une autorisation AMEA peut demander la conversion de son autorisation en autorisation PREA. Une fois accordée, l'autorisation PREA est valable huit ans.

Il peut être renouvelé deux fois, chaque fois pour quatre années supplémentaires. Pour tout renouvellement au-delà de ces périodes, le titulaire du permis doit prouver l'existence d'un gisement encore exploitable de manière rentable.

La superficie maximale autorisée par un PREA est de 50 kilomètres carrés. Ce permis donne aux opérateurs locaux plus de temps et d'espace pour développer des projets miniers à petite échelle tout en restant dans le cadre artisanal.

Principaux organes administratifs et de gouvernance

Plusieurs institutions clés gèrent et supervisent le secteur minier à Madagascar, notamment :

Bureau du Cadastre Minier de Madagascar (BCMM): Responsable de la gestion des dossiers de permis miniers depuis leur demande jusqu'à leur expiration, de la tenue à jour d'un cadastre minier national accessible au public et de l'enregistrement de tous les changements affectant les permis.

Ministère des Mines: L'organisme public représentant l'État pour l'administration et la gouvernance des ressources minérales. Il est chargé d'octroyer les permis, d'évaluer les capacités techniques et financières, de veiller au respect des règles et de définir les critères techniques et financiers.

Centrale de l'Or de Madagascar (COM)Établissement public national sous la tutelle du ministère des Mines, chargé de la formalisation, du suivi, de la gestion des bases de données et de la réglementation des activités aurifères, notamment la fonte et le poinçonnage officiel. Il délivre des « cartes de collectionneur » pour la collecte de l'or.

Comité National des Mines (CNM)Organe de dialogue, de facilitation, de consultation et de conciliation entre l'administration, les CTD et le secteur minier privé. Il conseille sur les lois et décrets, assiste l'administration dans la fixation des valeurs vénales locales et supervise les activités minières à grande échelle.

Centre d'affaires minier : Un bureau conçu pour simplifier l'expérience des investisseurs. Il regroupe en un seul lieu tous les principaux services de l'administration minière en contact avec les opérateurs miniers. Ce centre sert à la fois de point d'entrée principal pour les investissements miniers à Madagascar et de plateforme d'interaction entre le gouvernement et les investisseurs nationaux et étrangers.

Cependant, après plusieurs entretiens et discussions que nous avons eus, il apparaît que le centre opère actuellement uniquement dans le secteur aurifère, tandis que toutes les demandes de permis miniers continuent d'être traitées au bureau du BCMM à Ampandrianomby.

OMNIS:L'Office National des Mines et des Industries Stratégiques représente l'Etat malgache en détenant des parts dans des sociétés minières clés, telles que QMM.

Aperçu des obligations des sociétés minières

Engagements techniques et financiersChaque permis comprend un « Cahier des Charges Minières » (CCM) précisant les obligations techniques et financières.
Protection de l'environnementAutorisation environnementale requise avant toute activité minière. Étude d'impact environnemental (EIE) pour les PE, et Programme d'engagement environnemental (PEE) pour les PR et PREA. Disposition de réhabilitation environnementale requise. Quitus environnemental nécessaire
Responsabilité sociale et contenu localPlan de responsabilité sociale (PRSE) obligatoire.80% de la main d'oeuvre doit être malgache pendant la phase d'exploitation.Contributions au Fonds Minier d'Investissement Social et Communautaire (FMISC) pour le développement communautaire.
Droits de l'homme et normes du travailInterdiction du travail des enfants (sauf travaux légers pour les 15 ans et plus), de la discrimination et de l’exploitation sexuelle. Promotion de l’égalité des sexes et du respect des droits de l’homme.
Obligations fiscales5% « Droits et Taxes Spéciaux sur les Produits Miniers » (DTSPM) sur valeur FOB à l'exportation (2% aux CTD, 3% à l'Etat).0% Réduction d'impôt sur les minéraux transformés.Soumis aux lois fiscales générales.
Frais administratifs (FAM)Paiements annuels par carré, répartis entre plusieurs institutions publiques et fonds de développement.
Transparence et gouvernanceConformité avec l'Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) : rapports d'audit, divulgation publique des paiements, informations sur la propriété et contrats
Exigences en matière de rapportsSoumission régulière de rapports d’activités, de dépenses, techniques et de faisabilité.
InspectionsLes opérations minières, les sites de stockage et les exportations sont soumis à des inspections de l’Administration des Mines.

Procédures d'exportation des produits miniers à Madagascar

Toutes les exportations de produits miniers, de substances de carrière, de fossiles et de substances de gisements rares sont soumises à des contrôles de conformité stricts gérés par le ministère des Mines. Ce processus comprend plusieurs étapes clés :

Contrôle de conformité:Les exportateurs doivent soumettre une déclaration, sur la base de laquelle le Ministère des Mines effectue des contrôles de conformité.

Pour les produits miniers industriels, les produits du terroir transformés et les pierres industrielles, le contrôle de conformité s'effectue par échantillonnage détaillé par arrêtés ministériels.

Pour les pierres précieuses et fines, un contrôle de conformité complet et exhaustif est obligatoire – l’échantillonnage n’est pas autorisé. 

Documentation et supervision : Le chargement (« empotage ») et le scellement des conteneurs doivent être effectués en présence de représentants du Ministère des Mines.

Certificat de conformité : Après vérification de la nature et de la conformité des produits, l'Administration des Mines délivre un certificat de conformité. Ce certificat est indispensable à l'exportation de tout produit minier de Madagascar.

Obligations financières : Les exportateurs doivent domicilier leurs recettes d'exportation auprès d'une banque et rapatrier intégralement les revenus en devises à Madagascar, en les convertissant via le marché interbancaire des devises conformément à la réglementation locale.

Toutes les transactions d'exportation, à l'exception des ventes réalisées lors de foires ou d'expositions internationales, doivent être traitées par virement documenté ou par lettre de crédit. Les virements gratuits et les transferts d'espèces ne sont pas autorisés.

Produits interdits:Les fossiles présentant un intérêt scientifique majeur sont strictement interdits à la commercialisation. Les fossiles non interdits ne peuvent être exportés qu'après avoir été traités ou transformés. 

Déclarations finales

Créer une entreprise à Madagascar peut être complexe, et entrer dans le secteur minier ajoute un niveau de défi supplémentaire.

Chez Madagascar Invest, nous vous accompagnons à chaque étape du processus, en nous appuyant sur notre connaissance approfondie des procédures administratives locales et du cadre juridique pour vous aider à lancer votre activité minière en toute confiance.

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