À Madagascar, les entreprises ont la responsabilité légale et sociale de contribuer au bien-être de leurs salariés à travers diverses obligations, notamment la protection sociale, la couverture santé et le développement professionnel.
Certaines cotisations sont déduites du salaire brut jusqu'à un montant plafonné, déterminé en fonction du salaire minimum à Madagascar.
La compréhension de ces obligations est essentielle pour que les employeurs restent conformes aux lois du travail tout en garantissant un environnement de travail productif et sécurisé.
Caisse nationale de protection sociale des salariés (CNAPS)
La législation du travail de Madagascar exige que tous les employés soient affiliés à un organisme de protection sociale, qui est le Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNaPS).
Les cotisations sont partagées entre l'employeur et l'employé, le travailleur contribuant à hauteur de 1% de son salaire brut et l'employeur couvrant 13%.
Ce système est conçu pour assurer la sécurité financière et sociale des employés et de leurs familles.
Les expatriés travaillant sous contrat local à Madagascar doivent également cotiser à la CNAPS. Ils ont ainsi droit aux allocations familiales, aux indemnités d'accident du travail et aux pensions de retraite de la CNAPS.
Il est toutefois important de noter que pour les expatriés, les allocations perçues via la CNAPS peuvent ne pas être substantielles.
Prestations familiales
Les salariés ayant des enfants à charge ou des situations familiales particulières peuvent bénéficier de diverses aides financières dans le cadre du dispositif des « prestations familiales » :
- Remboursement des frais d'accouchement : Couvre les frais liés à l'accouchement.
- Allocation prénatale : Jusqu'à 100 000 Ar, versée pendant la grossesse pour soutenir les femmes enceintes.
- Allocation de maternité : Versée en deux versements de 42 000 Ar pour soutenir les nouvelles mères.
- Allocation familiale : 7 000 Ar par enfant et par mois, payable via un compte mobile money ou par virement bancaire sur demande.
- Indemnité de demi-salaire : En cas de congé de maternité, la salariée peut percevoir une indemnité égale à la moitié de son salaire journalier, versée en deux versements pendant la période de congé.
Ces avantages garantissent que les employés et leurs familles bénéficient d’un soutien financier lors d’événements critiques de la vie, améliorant ainsi à la fois la stabilité et le bien-être.
Accidents du travail et maladies professionnelles
La CNaPS prend également en charge l'indemnisation des accidents du travail et des maladies professionnelles résultant d'une exposition professionnelle.
L'indemnité prévue équivaut aux deux tiers du salaire journalier du salarié, plafonné à 1/540e du salaire minimum annuel d'embauche.
Un accident du travail est défini comme tout accident survenant :
- Lors de l’exécution de tâches liées au travail, quelle qu’en soit la cause.
- Pendant le trajet entre le domicile et le lieu de travail.
- Lors de déplacements professionnels ou de missions en dehors du lieu de travail habituel.
Une maladie professionnelle désigne toute maladie causée directement par l’exposition à un risque lié à l’environnement de travail du salarié.
Ces risques peuvent être physiques, chimiques ou biologiques, ou résulter des conditions dans lesquelles l’employé exerce ses fonctions.
prestations de retraite
La pension de vieillesse est accessible aux salariés qui ont cotisé au système pendant au moins 28 trimestres au cours des dix années précédant l'âge de 60 ans.
En outre, une pension de retraite complémentaire est disponible pour les salariés qui ont versé des cotisations supplémentaires à ce fonds au cours de leur carrière professionnelle.
Ces cotisations sont versées trimestriellement, selon les modalités et modèles fournis par la CNaPS.
Couverture santé par les Organisations de Santé Interentreprises (OSTIE)
La couverture santé des salariés est gérée par des organismes de santé interentreprises, tels que OSTIE, ESIA et FUNHECE.
Ces organisations fournissent des services de santé essentiels aux employés, qui comprennent généralement la médecine générale et la médecine du travail.
Les services médicaux généraux couvrent les consultations, les soins dentaires, l'accès à la pharmacie et la stomatologie de base.
La médecine du travail, quant à elle, implique des examens médicaux obligatoires pour les salariés, qui peuvent avoir lieu avant l'embauche, périodiquement ou systématiquement, selon les politiques de l'entreprise.
Certains organismes de santé interentreprises proposent également des consultations spécialisées dans des domaines tels que la cardiologie ou l’ophtalmologie.
Les entreprises sont encouragées à sélectionner un fournisseur qui répond le mieux aux besoins spécifiques de leurs employés en matière de soins de santé.
Le financement de ces services de santé est partagé entre les employés et les employeurs. Les employés contribuent à hauteur de 11 TP3T de leur salaire brut, tandis que les employeurs contribuent à hauteur de 51 TP3T.
En pratique, certaines entreprises sont implantées dans des zones où les organismes de santé interentreprises ne sont pas présents. Dans ce cas, les employeurs peuvent conclure des accords de santé avec des hôpitaux ou des médecins libéraux afin de fournir à leurs employés des services de santé similaires.
Ces accords permettent aux employés de bénéficier d’une couverture médicale comparable à celle offerte par l’OSIE.
En outre, les entreprises de plus de 500 salariés peuvent être autorisées à établir des succursales OSIE dans leurs locaux.
Le Fonds Malgache de Formation Professionnelle (FMFP)
Le Fond Malgache de Formation Professionnelle (FMFP) joue un rôle clé dans la lutte contre le chômage des jeunes et dans le soutien au développement de la main-d’œuvre à Madagascar.
Ce fonds vise à améliorer l'accès à l'emploi des jeunes grâce à des programmes de formation préalable à l'emploi. Il aide également les employeurs à renforcer les compétences et les capacités de leurs employés en leur offrant des possibilités de formation continue.
Le FMFP est financé par une cotisation obligatoire des employeurs, équivalente à 1% du salaire brut de leurs salariés.
Les entreprises contribuant au FMFP peuvent demander des programmes de formation spécifiques soit individuellement, soit en collaboration avec d'autres entreprises participantes.
En plus de ces programmes sur mesure, le fonds organise des sessions de formation générale conçues pour répondre aux demandes évolutives du marché du travail.
Concrètement, chaque année, la FMFP lance un appel à projets, invitant les établissements de formation et les entreprises à soumettre des propositions de nouveaux programmes de formation.
Ce système profite non seulement aux employeurs en créant une main-d’œuvre plus compétente, mais il permet également d’aligner les compétences des employés sur les besoins du marché.
En résumé, ces obligations pourraient vous être inconnues lors de la création de votre entreprise à Madagascar. S'y retrouver dans les exigences administratives et juridiques peut s'avérer complexe, mais garantir leur conformité est essentiel pour préserver le bien-être de vos employés.
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